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vendredi 10 juin 2011

Loi sur les gaz et huiles de schiste : le Greenwashing du Gouvernement !

Communiqué de presse des Amis de la Terre, de Greenpeace et du Réseau Action Climat-France Paris, le 10 juin 2011.

Le Sénat a adopté hier soir la proposition de loi visant à interdire l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste par la technique de la fracturation hydraulique en laissant toutefois la porte ouverte à des expérimentations en la matière. Une commission mixte paritaire composée de 7 sénateurs et de 7 députés sera chargée mercredi d'élaborer une version commune aux deux assemblées, version qui reviendra devant le Parlement pour un vote définitif. Mais aucun changement significatif n’est à espérer de ce côté, les parlementaires de la majorité ayant un poids prépondérant au sein de cette commission. Très éloignée de la situation idyllique que tente de nous vendre la majorité, le texte voté hier ne répond en aucun cas aux préoccupations légitimes de nos associations.

En laissant la porte ouverte à l’exploitation future des gaz et huiles de schiste et à l’utilisation de la fracturation hydraulique, les sénateurs de la majorité et le Gouvernement ont décidé de faire fi des menaces importantes pesant sur notre environnement : crise climatique, pollution des sols et des eaux, boulimie énergétique…

Cédant aux pressions du lobby industriel et adoptant un texte à portée purement électoraliste, la majorité ne fait que repousser le problème, laissant ainsi notre territoire à la merci de l’appétit de ces grandes entreprises.

Sous couvert de grandes avancées, cette loi est en fait une non-réponse à la gravité de la situation et traduit concrètement l’absence de volonté de la majorité de nos élus à enclencher la nécessaire transition énergétique vers une maitrise de notre consommation d’énergie et le développement massif des énergies renouvelables

La mobilisation doit continuer afin d’obtenir une interdiction ferme et définitive de l’exploration et de l’exploitation des gaz et huiles de schiste, aussi bien en France qu’à l’étranger par les filiales d’entreprises françaises.

GAZ ET HUILES DE SCHISTE : NI ICI, NI AILLEURS / NI AUJOURD’HUI, NI DEMAIN !

Contacts :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre (caroline.prak@amisdelaterre.org, 06 86 41 53 43)

Anne Valette, Greenpeace France (anne.valette@greenpeace.org, 01 80 96 97 33 ou 06 73 89 48 91)

Morgane Créach, Réseau Action Climat-France (morgane@rac-f.org, 01 48 58 00 20 ou 06 59 25 19 31)

vendredi 3 juin 2011

Les forages de gaz de schiste pourraient causer des séismes

Les opérations controversées de forage de gaz de schiste viennent d’être suspendues dans le Lancashire, au Nord-Ouest de l’Angleterre. Un tremblement de terre est survenu le 27 mai près de Blackpool – une ville côtière du comté de Lancashire –, au moment où la compagnie Cuadrilla resources, en charge des opérations de forages, injectait des liquides à haute pression et à grande profondeur pour disloquer la roche et libérer ainsi le gaz, ensuite récupéré.

« Il semble fort probable que ces événements soient liés » a déclaré Brian Baptie du British Geological Survey (BGS), un centre de recherche renommé sur les tremblements de terre. « Il est bien établi que les forages de ce genre peuvent déclencher de petits tremblements de terre », a-t-il poursuivi. D’après les instruments de mesure, l’épicentre du tremblement de terre se situe à moins de 2 km du site de forage. Un précédent séisme de magnitude 2.3, survenu en avril dans le comté de Lancashire, pourrait avoir des causes similaires, d’après le BGS. Ces tremblements de terre de faible magnitude ont été ressentis par les personnes vivant à proximité car ils se sont produits à seulement 2 km de profondeur.

La compagnie Cuadrilla a décidé de suspendre les opérations de forages le 1er juin afin, explique t-elle, de « mener une enquête plus approfondie avec l’aide d’experts extérieurs dont le BGS et l’Université de Keele. C’est la chose la plus responsable que nous ayons à faire ». Cet incident survient alors que la proposition de loi sur les gaz de schiste est actuellement examinée au Sénat.

Source : The Independant Science

mardi 31 mai 2011

Gaz et huiles de schiste : passage au Sénat d’une proposition de loi réduite à une peau de chagrin

Paris, le 31 mai 2011 Le 11 mai, la majorité à l’Assemblé nationale votait une proposition de loi visant à interdire l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste par la technique de la fracturation hydraulique en laissant toutefois la porte ouverte à des expérimentations en la matière. En effet, et pour reprendre les mots du Premier Ministre François Fillon « pas question de fermer la porte à des progrès technologiques qui permettraient demain d’accéder à de nouvelles ressources énergétiques ».

C’est maintenant au tour du Sénat d’élargir la brèche. Mercredi dernier en effet, lors d’une réunion en commission, plusieurs amendements déposés par le centriste Claude Biwer (Meuse) ont été adoptés pour autoriser le recours à la fracturation hydraulique « à des fins scientifiques ». La proposition de loi, qui doit être examinée demain par le Sénat en séance plénière, fait donc fi des conséquences catastrophiques de cette technique ainsi que de la crise climatique qui ne pourra que s’accentuer du fait de l’exploitation de ces nouvelles sources d’énergies fossiles.

Nos associations, collectifs et syndicats appellent dès lors les sénateurs à corriger le tir et interdire purement et simplement l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste ainsi que l’utilisation de techniques d’extraction préjudiciables à l’environnement. En effet :

· La fracturation hydraulique a des conséquences néfastes avérées : utilisation excessive des ressources en eau, contamination des nappes phréatiques et des sols par le cocktail chimique du liquide de fracturation, fragilisation de la roche en profondeur… Appelant à « ne pas céder à une vision catastrophiste » les sénateurs semblent oublier les nombreux accidents déjà survenus aux États-Unis ou au Canada à cause de cette technique, qui auraient dû les contraindre à appliquer pleinement le principe de précaution par une interdiction stricte de la fracturation hydraulique et de toutes autres techniques altérant l’intégrité de la roche.

· Le problème entourant l’exploitation de ces nouvelles ressources ne peut se résumer à une « simple » question de technique. La crise climatique à laquelle nous faisons face impose de se tourner sans plus attendre vers la maitrise de notre consommation d’énergie et le développement massif des énergies renouvelables. Selon le Potsdam Institute for Climate Impact Research, si l’on veut éviter le pire et contenir le réchauffement global moyen bien en deçà de 2°C d’ici la fin du siècle, moins d’un quart des réserves prouvées en fossiles (pétrole, gaz et charbon) peuvent être utilisées d’ici à 2050 ! L’exploitation de ces ressources représenterait par ailleurs un frein puissant au développement des énergies renouvelables. Selon Fatih Birol, économiste en chef de l’Agence internationale de l’énergie, le boum du gaz de schiste a déjà causé une baisse de 50% des investissements dans les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien aux États-Unis ! Il est donc capital de stopper la fuite en avant vers les énergies fossiles au moment où un nouveau rapport du GIEC montre qu’il est possible et nécessaire que la majorité de l’énergie produite en 2050 soit d’origine renouvelable.

En l’état, cette proposition de loi ignore les avertissements et propositions de nos collectifs citoyens et associations
et traduit l’absence de volonté de la majorité de nos élus à enclencher la nécessaire transition énergétique.
Nous appelons l'ensemble des citoyennes et citoyens, associations, ONG et syndicats à poursuivre et étendre la
mobilisation pour l'interdiction ferme et définitive de l'exploration et de l'exploitation des gaz et huiles de schiste,
aussi bien en France qu'à l'étranger par les filiales d'entreprises françaises.

GAZ ET HUILES DE SCHISTE : NI ICI, NI AILLEURS / NI AUJOURD’HUI, NI DEMAIN !


Liste des signataires : Agir pour l’environnement, AITEC, Amis de la Terre, ATTAC France, Comité de Liaison Energies Renouvelables, France Libertés, FSU, Greenpeace, Hespul, Réseau Action Climat, Solidaires, Une Seule Planète, WWF.