Appel lancé aux citoyens, groupes de citoyens, collectifs, associations et syndicats s'opposant a la pollution de notre écosystème par l'exploitation gazière et pétrolière.
L'exploitation de gazes et huiles de roches mère est dangereuse, et ce, quelle que soit la technique d'extraction utilisée, dans le risque qu'elle comprend de pollution de l'eau dans les nappes phréatiques, ainsi que la pollution de l'air, de nos terres et nos sous-terrains.
Exigeons ensemble la révision du texte voté à l'Assemblée Nationale le 11 mai, visant à "interdire" l'hydrofracturation pour l'exploration et exploitation de gazes et huiles dits non-conventionnels, mais qui laisse la porte ouverte à l'exploitation de gazes et pétroles de schiste sous d'autres appellations techniques.
Pour plus d'informations: voir ici.
Ils ont voté, et puis après ?
RépondreSupprimerLa loi votée comme prévu le 11 mai par l’Assemblée est une pièce supplémentaire du piège que nous avons tenté de décrire dans le texte « Scénario pour un gazage programmé ».
Le piège réside moins dans le contenu de cette loi, dans ses ambiguïtés et ce qu’elle laisse de marge aux industriels pour entamer prospections et exploitation, que dans le simple fait qu’elle soit, de fait, une loi interdisant l’exploitation des gaz de schiste et la technique de la fracturation hydraulique.
Car même si on s’en était tenu au premier texte de loi, toute loi peut être abrogée, modifiée, amendée, en temps utile et pour les besoins de la cause. Aucune loi ne saurait constituer une garantie.
Le piège consiste en cela que désormais ils peuvent dire en toute bonne foi : « Il y a maintenant une loi interdisant l’exploitation des gaz de schiste. Il n’y a donc plus de raison de s’y opposer. »
C’est bien ce que s’est empressé de faire la ministre de l’Ecologie, en visite en Lozère, pas plus tard que le 12 mai. (Elle a d’ailleurs rencontré à cette occasion des délégués du collectif départemental : pour quoi se dire ? pourquoi faire ?). Selon ses propres termes, le texte voté « arrête toute cette affaire ». Et même J. Bové est obligé de reconnaître que la loi votée mercredi « empêche bien l’exploitation des huiles et gaz de schiste ». Même s’il sait pertinemment que cela n’arrêtera rien.
Et que cela n’empêchera pas en particulier que soient mis en place, dans un avenir plus ou moins proche « des projets pilotes, sous le contrôle de la puissance publique », afin de « déboucher sur une évaluation incontestable des techniques requises», ainsi que l’a réclamé l’Ufip (Union française des industries pétrolières), le même 11 mai. (On appréciera au passage toute la saveur de ce mot : "incontestable".) Elle s’appuie en cela sur l’article 4 de la loi, que voici :
Article 4 (nouveau)
Le Gouvernement remet annuellement un rapport au Parlement sur l’évolution des techniques d’exploration et d’exploitation et la connaissance du sous-sol français, européen et international en matière d’hydrocarbures liquides ou gazeux, les conditions de mise en œuvre d’expérimentations réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public, la conformité du cadre législatif et réglementaire à la Charte de l’environnement dans le domaine minier et les adaptations législatives et réglementaires envisagées au regard des éléments communiqués dans ce rapport.
Ceux qui ont lu le texte « Scénario pour un gazage programmé » reconnaîtront là la partie du dispositif que nous avons décrite sous le titre « Cacher les industriels derrière les scientifiques, afin de pouvoir commencer les forages ».
Cette partie du dispositif implique aussi la « participation citoyenne », par le biais de commissions ad hoc, etc. Ca va venir.
Tout comme on avait dit, quoi. Et maintenant, alors, qu’est-ce qu’on fait ?
Serons-nous capables d’accepter le fait que, cette fois-ci, nous avons bel et bien fait le tour de ce qu’on pouvait obtenir du dialogue avec les institutions, ou allons-nous continuer à nous cogner aux parois de caoutchouc de ce piège, qui ne fait que nous renvoyer sans cesse à nos propres limites, nos propres contradictions ?
Ou irons-nous début juin manifester devant le Sénat ?
En Cévennes, le 15 mai 2011
gasbull@voila.fr